Le bois à l'image du vin : manguier

Le bois à l'image du vin : manguier

Passez votre main sur le grain du bois et sentez ses rainures, profondes et dures. Cela vous rappellera peut-être les planches d’une grange exposées aux intempéries ou du vieux cuir craquelé. Le rustique évoque un sentiment de sérénité – c’est le caractère du bois de manguier, un arbre gracieux à l’élan calculé malgré la force qui en émane. Observez-le avec attention et appréciez sa symétrie, son sens de l’ordre et de la dignité, et ce, même dans ses marques de détresse.

Le bois dans son état brut recèle toujours de beauté. Certaines pièces de grande complexité se rengorgent de leurs cambrures et de leurs parures ondulées, surtout autour des nœuds. D’autres pièces mettent plutôt en valeur le grain du bois avec ses taches et ses marques, une géométrie d’ombre et de lumière.

Le bois de manguier est captivant et arrive même à nous faire oublier la raison première pour laquelle on le cultive depuis plus de quatre millénaires. Or, tous ceux dont les papilles gustatives fonctionnent se rappellent pourquoi : son délicieux fruit, la raison d’être du Mangifera indica, ce magnifique arbre que nous apprécions tant. Au fil des siècles, le manguier a revêtu de nombreuses significations, dont le symbole de l’amour. Selon les Bouddhistes, les branches du manguier auraient jadis abrité Siddhartha Gautama du soleil lorsqu’il enseignait et méditait dans les parcs verdoyants du nord de l’Inde. La mangue rejoint la jambose et la jaque dans le panthéon des fruits tropicaux les plus succulents que l’on dépeint dans les textes bouddhistes, peut-être des symboles de la tentation.

Comme le fameux raisin français Chardonnay, le manguier a été exporté et exploité partout où il peut pousser, notamment à travers l’Asie où il est vastement répandu. Dans certains de ces pays, il est d’ailleurs chose courante d’avoir un manguier dans sa cour. L’abondance et l’usage quotidien du manguier en font une source d’approvisionnement responsable. La durée de vie du manguier peut atteindre les 100 ans, mais il ne donne de fruits que pendant 15 à 20 ans, après quoi on le remplace par un plus jeune arbre. Artemano n’utilise que les arbres qui ont dépassé leurs meilleures années de récolte, s’assurant ainsi de ne rien gaspiller. L’arbre représente le cycle de la vie, une croyance enracinée en Asie depuis des lunes, à l’image du manguier.

Connu pour sa densité et son grain fin, le bois de manguier se prête aussi au sculptage et fait le bonheur des artisans depuis des siècles. D’ailleurs, les meubles qui se démarquent par la minutie de leurs détails sont pour la plupart sculptés dans du bois de manguier. Il en est de même pour les gravures des fenêtres et des portes que l’on retrouve à travers l’Asie depuis des millénaires.

Bien que le manguier émette un air de sereine immuabilité, son apparence change de pièce en pièce. Le bois de manguier est un caméléon. Il se métamorphose. Les connaisseurs qui posent le pied chez nous prennent plaisir à le reconnaître de loin. La palissandre des Indes ne sera jamais méprise pour autre chose que de la palissandre. Quant au suar, il possède un éclat unique que l’on reconnaît à tout coup. Pour ce qui est du bois de manguier à son état naturel, il offre une palette de bruns, allant du clair au foncé, avec des lueurs jaunâtres. Mais le manguier est versatile. Tel un acteur, il entre dans la peau du caractère qu’on lui impose. Une pièce de mobilier ici blanchie à la chaux, puis grossièrement sablée, dégage un sentiment de sérénité couleur sable, typique d’un paysage du Sahara. Là-bas, cette autre pièce diffuse plutôt une énergie masculine par son look urbano-industriel et ses tourbillons bronze et brun, striés de sillons noirs. On penserait qu’il s’agit de deux essences distinctes si ce n’était de leur caractère commun – la puissance – qui en émane.

Grâce à sa grande malléabilité, le bois de manguier est digne d’admiration. Il s’agit d’un de ces matériaux qui révèle toute sa valeur alors qu’il se plie sous la main capricieuse de son artisan. Il en est de même pour l’or dont la valeur découle en partie du fait qu’il s’agit du corps le plus ductile de la Terre, capable d’être étiré jusqu’à atteindre une épaisseur microscopique.

Considérez aussi le Chardonnay, ce vin de cépage que les producteurs de vins vinifient à leur façon, donnant des produits cousins dont la ressemblance familiale est difficile à voir. Un Chardonnay californien aux notes beurrées et boisées déborde de vanille et de soleil, alors que son acolyte français, le Chablis, rafraîchit les esprits telle une pluie froide et torrentielle de Bourgogne parfumée d’une odeur d’ardoise mouillée et d’acide citrique. Pensez aussi à cette sensation d’effervescence astrale que l’on retrouve dans les notes acidulées d’une simple gorgée de Champagne – on reconnaît aussi le Chardonnay dans un verre de pétillant.

Artemano apprécie cet éventail de possibilités que l’on retrouve aussi chez le manguier, et il fait appel aux dernières avancées technologiques en matière de finition de mobilier afin de tester l’ampleur de sa polyvalence. Le bois de manguier se façonne, se teint et s’harmonise à une variété d’atmosphères, tantôt légères et aérées, tantôt graves et solennelles. Ainsi, peu importe l’effet recherché, le manguier adopte le rôle que vous lui confiez et le joue avec toute la dignité dont il sait faire preuve.

 

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